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missaire du directoire exécutif, les seuls formant l'administration du dit canton de Plogonnec, René LE GRAND juge de paix avec ses assesseurs, qui reçus par la garde nationale des deux communes se sont fait représenter l'arbre de chêne, destiné à devenir celui de la liberté. Un citoyen de la commune de Guengat s'est proposé avec enthousiasme de le porter devant les administrateurs. Ceux-ci, décorés de leur écharpe, accompagnés de la garde nationale sous les armes portant un étendard tricolore, ont fait le tour du bourg précédés de l'arbre chéri des français, porté avec appareil au son des haut-bois et musettes jusqu'au placître du bourg lieu destiné à recevoir l'arbre de la liberté. Là lecture a été faite par le commissaire du directoire exécutif des lois précisées relatives aux arbres de la liberté, et un discours patriotique a été par lui prononcé sur le respect dû à ces signes sacrés. Les cris de Vive la Liberté, l'ont souvent interrompu. Tous les administrateurs, le juge de paix et assesseurs ont à l'envie porté la main sur l'arbre et l'ont placé dans la fosse ; à peine le couvraient-ils de terre que les citoyens présents ont demandé à partager le même honneur ; aussitôt les fonctionnaires publics ont acquiescé à leur voeu. Tous ensemble se sont pris par la main et ont dansé autour de l'arbre. Les cris répétés de Vive la Liberté, vive l'égalité et Vive la République ont terminé cette joyeuse cérémonie. Dans le repas champêtre et frugal qui suivit, on but à la liberté, à l'égalité et à la république.
Faits les dits jour, mois et an ci-dessus.
Jean LE GUILLOU, président ; G. LE QUÉAU, agent municipal ; LE HARS, commissaire ; GALES, secrétaire provisoire
(11).

Le 3 pluviôse an VII (22/I/1799) : Vu la loi qui ordonne de replanter l'arbre de la liberté lorsque celui-ci vient à périr...
Le 10 pluviôse an VII (29/I/1799) : Chaque citoyen présent se disputait l'honneur de le porter. Le plus âgé des citoyens a été préféré. Les administrateurs et les autres fonctionnaires (...) ont fait le tour du bourg avec l'arbre de la liberté et revenu au haut du bourg, vers le levant (à l'est), lieu choisi où il devait être planté
(12).
Peu après, le 7 brumaire an VIII (29/X/1799), lors d'une attaque, des chouans tentèrent de l'abattre. Ils s'emparèrent d'une hache chez le « citoyen » Henri QUÉINNEC mais ils n'ont pu le découvrir dans le grand nombre dont est garni le placître
(13).

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(11) Registre des délibérations de Plogonnec - 9 pluviôse an VI
(12) Registre des délibérations du conseil municipal de Guengat - Mairie de Guengat
(13) Registre des délibérations de Plogonnec - 8 brumaire an VIII ; Cité in ABGRALL (Chanoine) & PEYRON (Chanoine) : Guengat - 1914