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A. - CHAPELLE SAINTE-BRIGITTE
Située derrière les bâtisses du village de Kervouster-Huella, sur un tertre qui a perdu ses arbres, la chapelle est un édifice modeste du XVIIIème siècle, de plan rectangulaire (12 m X 6).
Le mur ouest supporte un clocheton couronné d'un dôme et d'un lanternon portant un écusson frustre qu'entoure le collier de saint Michel
(1). Les façades nord et sud sont éclairées, au niveau du choeur, d'une fenêtre à mansarde en plein cintre. Le chevet plat est aveugle. Deux portes seulement ; l'une donne sur le sud ; l'autre, cintrée avec agrafe donne sur l'ouest ; au-dessus, un oeil de boeuf muré.
La cloche de bronze, fabriquée en 1827 par RAYNAL à Lorient dont le sceau est apposé, porte les inscriptions : Charles NÉDÉLEC maire, LE BAIL recteur, Renée LE QUÉAU marraine, Guillaume CELTON parrain et Hervé NÉDÉLEC fabrique
(2).
L'intérieur est fait d'une seule nef sans piliers. La voûte est lambrissée sans entraits. Le sol est en terre battue. Le mobilier est rudimentaire : un autel en bois à retable historié et deux statues. L'autel, imitation XVIIème siècle, a été restauré. Le retable, qui est authentique, est intéressant ; il est formé d'un panneau central à six compartiments représentant la vie de sainte Brigitte (de Suède) en bas-relief.
1. Sainte Brigitte, agenouillée et les mains jointes, devant un autel portant une statue de la Vierge-Mère - Un lit à baldaquin dans un coin.
« ... Une nuit que Brigitte veillait, elle aperçut devant son lit un autel et la Vierge Marie au-dessus (...), tenant une précieuse couronne à la main, qui l'appelait. (...) La Très Sainte Vierge lui mit la couronne sur la tête et disparut. »
2. La sainte, agenouillée à droite au premier plan. A gauche, oratoire ou ermitage vers lequel se dirigent deux religieuses drapées de noir. Le chemin est indiqué par la sainte qui tient un crucifix.
« Sainte Brigitte institua un nouvel ordre de religieux et de religieuses, sous la règle de saint Augustin, appelé Ordre de sainte Brigitte. »
3. La sainte, agenouillée, les mains jointes, devant un autel surmonté d'un grand crucifix.
« A la mort de son mari, Brigitte commença à recevoir des révélations sur la Passion du Christ à laquelle elle communiait de tout son être. »
4. Un évêque ou un prêtre en chape, agenouillé devant un prie-Dieu, avec livre sur un coussin ; à sa droite, la Vierge apparaît sur un nuage, portant l'Enfant Jésus qui tient un livre ouvert. « Quand Brigitte naquit, un ancien prêtre de Dieu, qui ensuite devint évêque, vit la nuit une grande clarté et une Vierge assise sur les nuages avec un livre à la main, et il entendit une voix qui dit "Il est né une fille à BIRGER (père de Brigitte), dont la voix admirable retentira par tout le monde. »
5. La sainte, agenouillée devant un évêque ou un abbé, avec mitre et crosse, qui la bénit ; à gauche un lit à baldaquin où une personne est allongée. « Rentrant de pèlerinage à Saint-Jacques en Galice, le mari de Brigitte tomba fort malade en la vile d'Arras. La sainte pria Notre Seigneur pour sa santé ; et saint Denis l'Aréopagite (premier évêque de Paris) lui apparut. Il lui dit qui il était, que Dieu l'avait envoyé pour la consoler. Il lui dit qu'il la voulait faire connaître au monde, qu'il serait son protecteur et que son mari guérirait, comme il le fit. »
6. La sainte, agenouillée devant Jésus en croix : à sa gauche un prêtre en chaire prononçant un sermon ; à sa droite au loin, une religieuse tenant un livre. « Ayant un jour entendu prêcher la Passion, la nuit suivante Notre Seigneur lui apparut tout sanglant comme quand il fut attaché à la Croix, et lui dit "Regarde mes plaies (...)" Elle s'occupait à faire des ouvrages d'or et de soie, et on aperçut quelquefois une très belle fille qui travaillait avec elle, sans que l'on sût qui elle était. »
Le panneau est encadré de deux colonnes corinthiennes à base couverte de vignes et de deux volutes extérieures ornées d'angelots, de pommes et de feuillages. Au-dessus de la corniche, dans une niche, une statuette de la sainte Vierge-Mère. La niche est encadrée par deux pilastres avec angelots, guirlandes de feuilles et de fruits, et deux volutes ; au sommet, un crucifix.
Au-dessus du retable, écusson de pierre entouré du collier de l'Ordre, mais brisé et effacé.
Sous le panneau historié, une tête d'ange et des rinceaux.
Au rôle des décimes de 1783, Sainte-Brigitte était taxée de 5 livres 15 sols, la taxe ordinaire étant cinq fois moindre ; cela indique une fréquentation importante
(3).
Statues :
- Sainte Brigitte, en bois polychrome, 80 cm, habillée en moniale (robe blanche, scapulaire bleu nuit à liséré jaune) et tenant un livre fermé à la main, le visage levé vers la voûte ;
- Sainte Brigitte, revêtue en abbesse (crosse à la main gauche et livre ouvert à la main droite) ; en plâtre polychrome. La même statue est présente à l'église.
Eléments aujourd'hui disparus : Au bas de la chapelle, statue archaïque d'une sainte, à la tête voilée et aux cheveux ondulés, avec un livre. Buste d'une sainte et petite sainte aux mains jointes, portant grand voile de facture grossière. Il y avait aussi un débris d'une sorte de lutrin sur lequel on pouvait lire « VINCANT GAREC ; GUENGAT ; 1821 »
(4).

B. - CHAPELLE SAINT-SAUVEUR
Cette chapelle est aujourd'hui détruite. La statue du patron a été transportée à l'église, où on la voit encore, chapelle du Rosaire. C'est dans cette chapelle, d'après la tradition, que le Père Julien MAUNOIR, prêchant une mission à Guengat, fit la rencontre d'un nommé TOULLEC, paralysé de tous ses membres, et le guérit lors de la mission de 1658 (5).
Cette chapelle était située à Lestraon.

C. - FONTAINES
1. - Fontaine Saint-Fiacre
Au bas du bourg, près du lavoir.
Datée de 1660
(6), elle porte un écusson à trois fasces sous la niche où a été placée une nouvelle statue de saint Fiacre. L'ancienne, en granit, a été volée dans la nuit du 16 au 17/XII/1988 (7).

2. - Fontaine Saint-Ivy
Sur la route de Quimper, dans une prairie, à gauche.
Dans un bel appareillage de pierres à fronton triangulaire, la niche du saint mitré. Au haut du pignon, un écusson mi-parti DE GUENGAT et DE LANGUÉOUËZ et la date de 1560 rappelant le mariage entre Jacques DE GUENGAT et Jeanne de TALHOUËT, dame de LANGUÉOUËZ qui blasonnait « Fascé ondé d'or et d'azur au chef de gueules » .
Autrefois, on y venait tremper les langes et chemises des enfants lorsqu'ils étaient malades
(8).

3. - Fontaine de Saint-Jean-Baptiste
Dans le petit chemin qui surplombe la fontaine Saint-Ivy, à deux cents mètres. La statue en granit du précurseur, détériorée, y a été remplacée par une statue en bois, avant 1941 (9), elle même enlevée de crainte de vol. Pas de voûte ni de fronton ; la date de 1875 indique une restauration (10). Jadis, à la fête de saint Jean, la procession venait de l'église à cette fontaine (11).

4. - Fontaine Sainte-Brigitte
Vers le nord, au fond de la vallée, de ce côté-ci de la ligne de chemin de fer, une fontaine qui ne semble pas ancienne, renferme une statue moderne de sainte Brigitte tenant un livre.
La chapelle Sainte-Brigitte avait jadis son « pardon », fréquenté par de nombreux pèlerins ; mais le nombre de ceux-ci allait diminuant d'année en année, depuis que la construction du chemin de fer avait fait disparaître la fontaine où les dévots de sainte Brigitte venaient pieusement boire. A la joie de tous, la fontaine a été rétablie, et la bénédiction en a été faite, le jour du « pardon », le dimanche 13/X/1895
(12).
La source a été détournée au XXème siècle pour faire des captages
(13).

5. - Fontaine du Loscoat
Une belle fontaine voûtée coule au-dehors de l'enclos (14).

D. - CROIX
1. - Croix du placître
Voir plus haut.

2. - Croix du cimetière
Au milieu d'un bouquet d'arbres, une croix de pierre dont un des bras se trouve brisé (15).
Mission à Guengat commencée le 6/V/1900. Pierres fournies pour la croix de mission 1900 par Gilles DEUDE carrier à Plonéis, payées le 30/VI/1899, 67,35 F. Payé à MOTREFF maçon la somme de 183 F 10 pour 57 journées de maçon à 3 F., soit 171 F
(16).
A la sortie du bourg, vers Plogonnec, se dresse un vieux calvaire dont le fût bosselé, mesurant presque trois mètres, rappelle une épidémie de peste. Une inscription au socle commémore la Mission de 1900
(17).

3. - Croix de Mission
A 700 mètres du bourg, en direction de Quimper, une croix en granit assez récente (en 1941) s'appelle Kroaz-Sant-Alouarn ou « croix de mission » (19).
Sur la route de Quimper : Christ métallique, peint. « MISSION 1947 ».

4. - Les croix existant auparavant au Bourg
Quand on arrive au bourg de Guengat par la route venant de Plonéis, l'on aperçoit d'abord, à l'intersection de cette voie et du chemin de Quimper, une croix en bois richement ornée supportant un Christ (18).
En 1891, à l'entrée du bourg, une croix semblable à la précédente, protégée par une grille, souvenir de missions
(20).
A la sortie du bourg, en direction de Quimper, une belle croix de bois évoque par une date l'Adoration de 1939. Elle a remplacé une autre croix qui rappelait les Missions de 1880 et 1920
(21). « Reçu de Monsieur le Recteur YVENAT la somme de 319 francs pour un Christ de mission et accessoires. - Lorient, le 27/VII/1880 » (22).

5. - Croix de Pellavon
Sur la route vers Douarnenez, à 2,5 km du bourg, à Pellavon (23). Le calvaire est à trois degrés, socle cubique, croix et Christ en granit de kersanton. Haut de 3,80 m, le pied est composite, le fût rond avec chapiteau, la croix est à branches rondes. On peut y lire : « Henri DAGORN - Marie Louise BIDON. 1923 » (24).
La « croix neuve » de la Croix-Neuve n'est pas si récente que cela, bien qu'elle apparaît aujourd'hui comme telle. Henri DAGORN (1867-1946) a épousé Marie-Louise BIDON (1878-1959) le 19/VI/1894
(25). Auparavant sur la route de Douarnenez elle se situait dans la campagne à une centaine de mètres de la vicinale actuelle. A la construction de celle-ci, l'ancienne voie allait bientôt tomber en désuétude. Le calvaire, lui, allait tomber dans l'oubli et envahi par la végétation. C'était dans les premières années des 1960. L'ouragan de 1987 a décapité le calvaire. En 1994, l'actuel propriétaire, petit-fils d'Henri DAGORN, a décidé de redonner vie à l'oeuvre de son aïeul en le reconstruisant et en le réparant (26).

6. - Croix de Kergaradec
Sur la route de Douarnenez. Piédestal à trois degrés, embase sphérique, fût ancien, croix récente portant un Christ en métal. Hauteur : 3 m 50. Inscription : « Jean Louis Quéau 1826 Marie Catherine Nedelec 1897 ». Pardon du Rosaire 1897 : « Sont nommés à porter le Christ que l'on doit mettre à la croix de Kergaradec : Charles QUÉAU (Kergaradec), J.L. PÉRENNOU (Kervroac'h), V. HÉMON (Krec'h Kell), Yves NIHOUARN (Crinquellic) » (27)

7. - Croix de Ty-Croaz
Reste de croix cassée datant du Moyen-Age. Inscription : « 1912 Frances - Guenneau »

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(1) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(2) Chapelle Sainte-Brigitte : la cloche s'est refait une beauté - In Le Télégramme de Brest - 17/VI/1990.
(3) ABGRALL (Chanoine) : Notice sur les paroisses - Guengat - 1914 ; PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(4) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(5) SEJOURNE (X.-A.) : Histoire du vénérable serviteur de Dieu Julien MAUNOIR de la Compagnie de Jésus ; DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891 ; ABGRALL (Chanoine) : Notice sur les paroisses - Guengat - 1914 ; PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(6) 1660 : In COUFFON (René) : Nouveau répertoire des églises et des chapelles - Réédition 1989 ; 1666 : In PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941 ; WAQUET (Henri) : Congrès archéologique de France : Guengat - 1957
(7) La statue de Saint Fiacre dérobée dans la nuit de samedi à dimanche - In Le Télégramme de Brest - 20/XII/1988.
(8) DILASSER (Maurice) : Locronan et sa région - Paris, 1979 - p. 490
(9) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(10) In COUFFON (René) : Nouveau répertoire des églises et des chapelles - Réédition 1989
(11) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(12) Semaine Religieuse de Quimper et de Léon - 1895 - p. 696.
(13) DILASSER (Maurice) : Locronan et sa région - Paris, 1979 - p. 491
(14) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(15) DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891
(16) Evénements de la paroisse de 1894 à 1901 - A.D.F. - V Dépôt Guengat 9
(17) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(18) DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891
(19) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(20) DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891
(21) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(22) Travaux à l'église, reconstruction de la flèche (1867-1894) - A.D.F. - V Dépôt Guengat 15
(23) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(24) CASTEL (Yves-Pascal) : Atlas des croix et calvaires du Finistère
(25) DAGORN Henri : Né vers 1867, il est le fils de Jean DAGORN et de Marie-Anne HÉNAFF. Il décède le 4/II/1946 à Pellavon
BIDON Marie Louise : Née le 5/IV/1878 à Pellavon, elle est la fille de René BIDON (Né le 27/X/1848 à Lestraon - Décédé le 11/V/1888 à Pellavon) et de Marie-Catherine KERIBIN (Née le 26/V/1843 à Pellavon - Décédée le 16/V/1884 à Pellavon). Elle décède le 10/IV/1959 à Pellavon.
(26) ROBERT (Emilien) : Un calvaire sorti de l'oubli : In Ouest-France - 29/X/1994.
(27) Porteurs de statues et de bannières (1876-1924) - A.D.F. - V Dépôt Guengat 13