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commune pour « entretien de l'horloge » (41). Une autre dépense en 1876 est plus précise : « entretien de l'horloge : payé au sieur CORNIC, 12 francs » (42). La première horloge n'avait qu'une aiguille (Cf photo de 1890). La seconde fut ajoutée vers 1904 par M. HÉMON. L'électrification a due être réalisée en 1972 (43).

(1) Grande cloche
Réparée en 1866, car elle était fêlée, il fallut cependant la refondre en 1872, pour 480,62 francs (44). Il fut même question de la remplacer (« Achat d'une cloche pour la tour en place de celle qui est fêlée » : (45)). Cette cloche porte les inscriptions suivantes (46) :

Parrain : Jean-Louis NIHOUARN
Marraine : Marie-Catherine PHILIPPE
Recteur : Jean ROHOU
Maire : Jacques PLOUZENNEC
1872
Jean : Fondeur à Quimper.


Il est fait mention de l'autre cloche dans les registres en ces termes :
« Le 3/VI/1790, par moi soussigné, recteur, a été solennellement baptisée la première cloche de cette paroisse nommée François-Nicolas-Jean, par François LE DOUCIN du Robart-Huella, et Marie NÉDÉLEC, du Merdy, qui ont déclaré ne savoir signer. Ont assisté à la cérémonie : M. Nicolas LOUBOUTIN, curé ; Pierre-Marie LE GORJEU, Aline LE VEN, Marie-Catherine LE GORJEU, Guillaume LE GORJEU, recteur, qui tous signent » (47).
Remplacement du joug de la cloche en 1989
(48).


(2) Petite cloche
Elle porte l'inscription : « F. PAR JACQUES Y. L. M. QUIMPER. 1773. C. DE LANASCOUET. LOUIS CADIC. ALÉNO DE SAINT-ALOUARN. M. HAMON. RECTEUR. P. KERLEN. CURE » (49)
Soit : L'an 1773, j'ai été nommée par Jacques L. Y. M. QUIMPER DE LANASCOL, Marie-Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, HAMON : Recteur, KLEN : Curé, Louis CADIC, Jean QUÉAU : Fabriques, J. Fs Guillaume F.(fondeur)
(50)
Il est mentionné dans les registres :
« 29/VIII/1773 a été bénite la deuxième cloche nommée Marie-Renée-Sophie-Jacquette, par Monsieur Jacques QUIMPER DE LANASCOL, représenté par Monsieur DE KERGADIO et par Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, qui ont signé. Ont signé en outre : Alain DE ROSMADEC, BARBIER DE LESCOET (51), de Reymond NOEL DE CARNE, J. LE GALL, recteur de Plonéis » (52).


4. - Intérieur
L'atmosphère qui y règne est intimiste. Le regard est arrêté par l'arc diaphragme porté par de larges piles qui rétrécissent d'abord l'espace, pour l'élargir sur le sanctuaire éclairé d'une fenêtre qui a conservé des vestiges d'un vitrail ancien, volume empreint de caractère sacré, comportant une large plage de lumière secrète. L'arc diaphragme impose la puissance de ses voussures à ressauts, capables de contreforter un kreisker.

a) Sablières
Les motifs floraux, animaux et êtres humains sont apparus dès le XIIème siècle. Les êtres fabuleux proviennent des Croisades. Ce sont aussi des symboles pour les explications de textes sacrés proposés par les prédicateurs.

(1) Sablières de la nef
Ces sablières, situées à la voûte du choeur, sont d'une grande richesse iconographique, véritable livre ouvert où l'on peut lire tout le génie créatif des artisans exprimé avec une verve pour laquelle les autorités leur laissaient certainement la bride sur le cou. De nombreuses significations ont été données pour ces motifs représentés.
Sur celles du nord, on distingue :
- Des grappes de raisin,
- Un tonneau mis en perce des deux bouts : une femme emplit un broc, à l'autre bout, un homme en bragou-braz. Ces personnages peuvent représenter le Tiers-Etat (A noter, au-dessus du tonneau, le nom de l'auteur de la sablière : « IAN HAMOVN »),
- Un homme portant chapeau et épée (l'épée était réservée aux nobles)
(53). Il peut représenter la Noblesse,
- Un prêtre tenant un livre et un calice. Il peut représenter le Clergé,
- Saint Fiacre, patron de la paroisse, avec sa bêche et son livre. Il peut reprocher à tous les guengatais, du paysan au prêtre en passant par les nobles, leur conduite envers l'alcool.
Cette partie de la fresque peut être considérée comme l'Enfer.

Suit :
- Un sanglier. Il peut être une allusion aux ALÉNO, seigneur de SAINT-ALOUARN, qui blasonnait : « D'argent à trois hures de sanglier de sable, arrachées de gueules »,
- Un renard. Il peut être une allusion aux SAINT-ALOUARN : « louarn » en breton = renard,
- Un lièvre. Il peut être une allusion aux DE GUENGAT : en breton « gwenn » = blanc et « gad » = lièvre. Le lièvre ou le lapin sont souvent considérés comme la réincarnation de l'âme. Il courre la campagne, provoquant les chasseurs. Les balles qu'il reçoit ne font pas couler le sang, elles lui sont salutaires car chaque balle faisant mouche efface une de ses fautes. Plus il en recevra, plus vite il entrera dans la voie du pardon.
Cette partie de la fresque peut être considérée comme le Purgatoire.
Et enfin :
- Deux licornes. Elles ont sans doute été repeintes lors de la restauration de 1838. La licorne représente la pureté.
Cette dernière partie peut représenter le Paradis.

Sur les sablières du sud, on distingue :
- Une tête d'homme entre deux dragons aux gueules béantes, confirmant l'explication de l'Enfer sur la sablière du côté nord,
- Un sanglier,
- Un renard,
- Un lièvre blanc,
- Deux licornes affrontées.
Soit presque la même chose que sur celles du nord.
L'église de Guengat renferme d'autres sablières, mais de moindre qualité artistique, pour celles dans la chapelle du Rosaire en particulier, et plus récentes (XVIIIème environ).

(2) Sablières de la chapelle du Rosaire
Du côté est :
- Motifs avec, au milieu, un homme portant barbe et moustache,
- Sorte d'oiseau rouge qui semble picorer dans un tas de graines,
- Sorte de cheval,
- Une roue,
- Blason avec trois mains. Les seigneurs de la famille DE GUENGAT blasonnaient : « d'argent à trois mains dextres appaumées d'argent »,
- Sorte de cheval jouant de la corne.
Du côté ouest :
- Sorte de cheval,
- Autre cheval dont les pattes arrières tapent dans une roue,
- Deux animaux qui semblent être des chevaux.
La suite de la sablière est détruite en majeure partie. On distingue encore une roue assez nettement.

(3) Sablières de la chapelle Saint-Roch
Sur une poutre engoulée, on distingue une tête d'un homme, ayant une très longue moustache, encadrée par des motifs géométriques.
Côté ouest, est un homme barbu songeur entre deux crocodiles aux béantes. Il est à noter que ces crocodiles ont une gueule au bout de leurs queues.

Mais faut-il absolument voir des intentions cachées dans ces scènes disparates ? On l'a dit, mais il importe peu. Ce qui compte, c'est que les artisans se sont fixés à reproduire des motifs qui pouvaient leur venir à l'idée.

b) Autels
(1) Maître-autel (ancien)
Transporté dans la chapelle Lanascol en 1983 (54), cet autel est en bois polychrome avec un retable de hauteur réduite. Dans le retable, deux panneaux sculptés : du côté nord, Jésus portant sa croix rencontre sainte Véronique (?) et, dans un médaillon, saint Pierre. De l'autre côté, Ponce Pilate présente l'Ecce-Homo encadré par deux soldats. De chaque côté de l'autel, dans des niches, les statues de saint Fiacre et de saint Jean (?).
En 1973, il y avait quatre statuettes de saints sur la galerie de la contretable qui ont été volées.
Dans l'ancienne chambre des archives, il se trouve une pièce qui devait surmonter cet autel.

(2) Autel en pierre
Il fut mis à jour après que l'on ait changé de place au maître-autel (1983). Il subsiste des fragments de peintures sur cet autel (fragments cachés sous les panneaux de bois qui ont été remis).

(3) Autel saint Ivi
Cet autel, en bois polychrome, a au-dessus de la table deux bas-reliefs en bois représentant chacun deux anges tenant chacun une tête de mort (55). Le 26/VII/1966 ont été classés « deux anges porteurs d'un reliquaire, bois sculpté, peint et doré, XVIIIème siècle » (56).
Il est à noter qu'il a été aménagé un tabernacle dans les années 1983 dans cet autel.
La pierre d'autel se trouve dans la sacristie (sans la relique).

(4) Autel face au peuple
Cet autel a été fait dans les années soixante de panneaux provenant de la chaire à prêcher, datant de 1843 et sculptée par Vincent GARREC (57). Cet autel est orné de quatre panneaux, dont l'un avec un médaillon couronné et chapeau de cardinal, un autre avec vase et bouquet, et les deux autres avec des cornes d'abondance et de fleurs. Il porte des inscriptions en alphabet breton (Cf note 1158).

(5) Autel sainte Brigitte
Qualifié de « travail moderne » en 1891 (58), cet autel qui se trouvait dans la chapelle Lanascol a été démonté et transporté dans l'ancienne chambre des archives en 1983. La pierre d'autel se trouve dans la sacristie.

(6) Autel du Rosaire
C'est un autel de moindre valeur, en bois, comme les autres.

(7) Autel saint Roch (ancien)
Cet autel est aujourd'hui disparu et se trouvait placé, près de la sacristie, entre la statue de sainte Barbe et celle de saint Roch.

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(41) A.D.F. - E Dépôt Guengat L - Budget 1854.
(42) A.D.F. - E Dépôt Guengat L - Budget 1876.
(43) Bulletin officiel municipal Guengat - n°1 - 4ème trimestre 1971.
(44) Délibérations du conseil de fabrique - A.D.F. - V. Dépôt Guengat 1.
(45) Budget et comptes de fabrique (1860-1879) - A.D.F. - V Dépôt Guengat 3
(46) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(47) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(48) Kélachou - Réunion du Conseil municipal du 3/XI/1989.
(49) B.S.A.F. : 1890 - p. 284 ; DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891
(50) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(51) BARBIER : Seigneur de Lanarnuz (en Tréflez), Marquis de Kerjan en 1618 (en Saint-Vougay), Seigneur de Lanorgant (en Plouvorn), de Nernaou et de Quilimadec (en Ploudaniel), de Landouzan (au Drénec), Vicomte de Trouzilit (en Plouguin), Châtelain de
Lescoët en 1656 (en Lesneven), Seigneur de Mezarnou (en Plounéventer), de Kerc'hoënt (en Minihy), de Rodalvez (en Languengar), de Kernatoux (en Ploudalmézeau), du Lescoat (en Lanarvily), de Kergoff et de Tromelin (en Kernouëz), de Kerhuon, de Kerannou, de Lesquiffiou (en Pleyber-Christ), de Kerally, de la Fontaine-Blanche, de Coëtmenec'h (en Plouider). In POTIER DE COURCY (DE) (Pol) : Nobiliaire et armorial de Bretagne - t. I. - p. 39
(52) PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941
(53) "Un homme portant un sac d'écus" In DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891 ; ABGRALL (Chanoine) : Notice sur les paroisses - Guengat - 1914 & In PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941 ; "Un homme tenant un sac d'écus et personnifiant l'avarice" In COUFFON (René) : Nouveau répertoire des églises et des chapelles - Réédition 1989
(54) COUFFON (René) : Nouveau répertoire des églises et des chapelles - Réédition 1989
(55) Les têtes de mort ont été rendues visibles après la restauration de 1991. Jusque là, il était considéré qu'il s'agissait de miroirs.
(56) Liste des objets meubles ou immeubles par destination classés parmi les Monuments Historiques dans le département du Finistère (arrêtée au 1/I/1978).
(57) « Payée 300 F ». Délibérations du conseil de fabrique (1840-1906) - A.D.F. - V. Dépôt Guengat 1.
(58) DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891