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est payable immédiatement. Cette même année, son épouse, Marie-Magdelaine LE HÉNAFF, hérite de parents qui demeuraient à Kerdaridec en Penhars. On est surpris par le nombre de vêtement ayant appartenu à l'aïeule et inventoriés sous la rubrique habituelle : « Les hardes de la défunte ». Elles consistent en vingt-six chemises, dont dix neuves ; six gilets, dont trois de couleur bleue ; douze camisoles, blanches, bleues, rouges, une « piquée », une autre de coton ; sept cotillons, de berlinge, d'étamine, rouge, brun ; deux jupes ; dix-neuf tabliers noirs, de pilou ; quarante petites coiffes et douze grandes ; deux mouchoirs, mais une seule paire de bas. Le grand-père René DROVAL, laisse, lui aussi, quelques « hardes » dont sept pourpoints et quatre paires de bas. C'est peut-être dans l'un de ceux-ci que l'on découvre dix-huit cents livres en argent « effectif ». François DOUCIN n'est plus. A chacun son tour. La vie continue à Robrat-Huella où l'on procède en l'an V de la République au dénombrement et évaluation des « meubles, effets, grains, bleds, bestiaux », que le défunt possédait en communauté avec Marie-Magdelaine LE HÉNAFF. Tout comme s'ils avaient la valeur extrinsèque d'un symbole, les ustensiles du foyer prennent souvent la première place dans les inventaires : la crémaillère, le trépied, qu'un commis « puriste » a l'esprit d'appeler « un trois pieds » ; la marmite fait son apparition à la ferme, d'invention récente, du moins on peut le penser, car auparavant, on ne parlait que du pot de fer dans l'âtre et de bassins d'airain. Le vaisselier n'est pas tout à fait nouveau venu. On l'a vu dans les années 1780, complément d'un buffet. Il y a aussi une vingtaine d'années que l'on rencontre dans les inventaires les « écuelles de terre de Locmaria », fabriquées à Quimper. Mais en l'an V, la vaisselle de bois est toujours en usage. On mange dans ces écuelles à l'aide de cuillères de même confection. Il n'y a généralement ni plats, ni assiettes chez les paysans, à l'exception de quelques pièces en étain qui, au lieu de servir, constituent plutôt le fonds modeste du musée ou du trésor familial. Quant à l'unique chaise de la maison, près du foyer, à qui est-elle réservée ? A l'ancien ? au maître ? Mais les sièges restent les « escabeaux » : les bancs de bois. Pour ce qui concerne la lingerie de maison, les draps à vanner (au nombre de quatre) sont rangés après les moissons avec la pile de draps de lit (au nombre de neuf) et les draps mortuaires (au nombre de quatre) destinés à la dernière parade. On est prévoyant ! Homo mémento mori, pourra-t-on lire en d'autres lieux sur le devant d'un lit-clos. Le notaire, ou son clerc, abandonnent l'antique appellation de « linceuls » qui désignait tous les draps dans les actes plus anciens. On est étonné aussi du nombre de nappes -il y en a neuf- et un certain luxe s'est introduit à Robrat avec la possession d'une demi-douzaine de serviettes. Auparavant, on s'essuyait probablement avec quelque « pillou », considéré comme sans valeur. Quelque part sur le chantier rural, on trouve toujours les « duilles » de chanvre broyé, les paquets de filasse, les écheveaux de fil blanchi et d'étoupe, le chanvre peigné, qui témoignent d'une « fabrication maison » active. Les « civières roulantes » ou brouettes ont tendance à se multiplier et, dans un coin de grange, on voit un « petit pressoir à cidre » qui n'existait pas précédemment dans l'inventaire. A partir du 23 pluviôse an VIII (12/II/1800), en vertu d'un contrat passé par devant un homme de loi, la veuve de François DOUCIN partage les profits du « ménage » avec sa fille Marguerite et le mari de celle-ci, Vincent LE FLOC'H, installé à Robrat. L'année suivante, on signifie son « congément » à René LE TYMEN et femme, domaniers à Poularfeunteun, autre propriété des DOUCIN, moyennant la somme de quatre mille deux cent vingt-trois livres, représentant les « édifices et droits réparatoires » (12). Arbre généalogique des familles COZMAO - LIGEN - DOUCIN - PHILIPPE - L'HARIDON à Robart-Huella Jan COZMAO Guillaume Guillaume Jan Jeanne Guillaume Jacques Constance François Nicolas Catherine Constance Marie Yves Nicolas François Marie Elisabeth Marguerite François Marie François Jean Marie-Jeanne René Jean Marguerite Marie-Louise Jean René Marie-Marguerite Marie-Renée Marie-Louise Anne Ce tableau généalogique est établi d'après les actes notariés qui ont servi à la rédaction de la présente étude. Les premières dates : 1574, 1633, attestent uniquement la présence à cette époque, à Robrat, de l'un ou l'autres des Guillaume COZMAO. A noter qu'aucun registre de baptêmes, mariages, sépultures pour la paroisse de Guengat n'existe avant 1669. (14) Alain SEVER, paysan aisé (l'inventaire atteint 1.460 livres), mort à Guengat en 1743, laisse L'Institution de Jésus-Christ (1 L.), un livre breton et latin (2 L.) « deux vieux livres, un français et latin et l'autre latin (10 s. au total) » (15). Arrêt du Conseil d'Etat du roi, portant règlement pour les toiles à voiles qui se fabriquent à Locronan, Poullan & autres lieux des environs. Du 13/III/1742. Extrait des Registres du Confeil d'Etat. Le ROY étant informé qu'il se fabrique à Locronan, Poullan, Plonévez-Porzay, Mahalon, Melard, Plomodiern, Ploéven, Saint-Nic, Cast, Quéméneven, Plogonnec, Guengat & autres lieux des environs des Toiles à voiles, pour la fabrication desquelles les fabricants ne suivent aucun règlement et que pour établir le bon ordre dans ces manufactures, il serait nécessaire de prescrire des règles pour assurer la bonne qualité desdites toiles (16). Marque de fabrique de Gabriel PÉRON de Guengat au bureau de la visite des toiles à voiles des manufactures de Locronan et de Quimper (1748-1786) (17) Il y a à Guengat près de 25 tisserands en 1751 et 10 entre 1748 et 1758 (18). Ce territoire produit du froment, du seigle et autres grains. On y voit peu de landes (19). Origine des conjoints (de 1669 à 1676) (20) 68% de Guengat 1669 : Mariage de René LOUBOUTIN (15 ans) et de Blanche AUFFRET (13 ans) (21). Age des conjoints : 15-13, 25-20, 22-18, 26-16, 33-30, 28-25, 32-38, 27-20, 17-22, 26-20, 30-? (22) 1670 : Grégoire LE CADIOU, demeurant et servant de valet au manoir de St-Alouarn (23) 1747 : Enterrement de Corentine Josephe LOUARN fille de Jacques, « maitte cordonier » à St-Mathieu, morte en nourrice (24) 1749 : Louis LE QUÉAU, du bourg, ancien fabrique, lieutenant du gros de la paroisse (signe l'acte) (25). 1749 : Jacques MAURICE et Marie Claudine LIONAY domestiques au château de Saint-Alouarn (26). 1750 : Jean SENEC, de Creinquellic, premier fabrique du Rosaire érigé à Guengat (27) 1751 : Yves CORNIC sonneur de cloches (28). 1751 : Nicolas MARTIC hôte au bourg de Guengat (29). 1751 : René GRALL jardinier au château de Saint-Alouarn et Françoise LE DOARÉ hôtesse au bourg parein et mareine de René fils illégitime de Louise BOFSEN. « Le dit enfant présenté par Jeanne GOYAT sage femme de Keranglas qui l'a pris avec le parein et la mareine pour le mettre en lieu de sûreté » (30). Exemple de fiançailles : « Le 10/I/1743 par le souffignant recteur bachelier de Sorbonne ont été fiancés en face d'églife Corensin LE ROUX fils mineur d'Henry et Marie LE BRETON demeurant au lieu de Keridou, paroiffe de Guengat et Marie PICLET fille de René PICLET et de Marie GALIOT du lieu de Kerfreos trêve de Gourlizon paroiffe de Ploaré décret de mariage obtenu par le s. mineur en la jurion de Guengat et Leoascoet et les 6 de ce mois signé PROHAER pour le Gref presens ont été René PICLET père de la fiancée, Jacques KERVELLA de Keramoal oncle, Renée GALLIOR, tante, Hervé POULMARCH du bourg qui ne signent ». (31) |
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(14) LE GRAND (Alain) : In B.S.A.F. - 1980 - p. 207-224, Paysans cornouaillais (XVIè - XXè siècle), Robart-huella en Guengat, quatre siècles au moins de continuité familiale. (15) DILASSER (Maurice) : Locronan et sa région - Paris, 1979 - p. 239 (16) Arrêt du Conseil d'Etat portant règlement pour les toiles à voiles, 13/III/1742 - A.D.F. - 1 C 36 (17) A.D.F. - 1 C 35 (18) DILASSER (Maurice) : Locronan et sa région - Paris, 1979 - p. 233 (19) OGÉE : Dictionnaire de Bretagne - t. 2, 1ère éd. - 1779, p. 154 (20) Analyse du registre des mariages - A.D.F. - 3 E Guengat Mariages 1669 à 1676 : Origine : Guengat (43 hommes et 42 femmes), Plogonnec (3 hommes et 10 femmes), Ploaré (4 hommes et 3 femmes), Plonévez (1 homme et 4 femmes), Penhars (4 hommes et 1 femme), Plonéis (2 hommes et 1 femme), Locronan (3 hommes), Kerfeunteun (1 homme et 2 femmes), Edern (1 homme), St-Gonore(?) (1 homme), Cast (1 femme), Boudinit(?) (1 homme) (21) Mariage de René LOUBOUTIN et de Blanche AUFFRET - A.D.F. - 3 E Guengat Mariages - 16/VI/1669. (22) A.D.F. - 3 E Guengat Mariages - Année 1669 (23) Sépulture de Grégoire LE CADIOU - A.D.F. - 3 E Guengat Sépultures - 15/I/1670. (24) Sépulture de Corentine Josephe LOUARN - A.D.F. - 3 E Guengat Sépultures - 20/V/1747. (25) Baptême de Yves LE Quéau, fils du dit Louis et de Jeanne LE DOARÉ - A.D.F. - 3 E Guengat Baptêmes - 11/V/1749. (26) Baptême sous condition de Jérôme et Jacques Claude PIRIOU (demeurant une des métaieries de St-Alouarn) - A.D.F. - 3 E Guengat Baptêmes - 28/V/1749 (27) Baptême de Louise SENEC - A.D.F. - 3 E Guengat Baptêmes - 9/XI/1750. (28) Baptême de Jeanne NICOLAS - A.D.F. - 3 E Guengat Baptêmes - 21/II/1751 (29) Baptême de Nicolas LE GALL - A.D.F. - 3 E Guengat Baptêmes - 6/VII/1751 (30) Baptême de René BOFSEN - A.D.F. - 3 E Guengat Baptêmes - 4/IX/1751 (31) A.D.F. - 3 E Guengat Mariages - 10/I/1743. |
